Lorsque la Révolution française se décida de mener une
réflexion sur la mise en place d’une école de la république plusieurs projets
s’opposèrent. Deux s’affrontèrent. Celui de Saint-Fargeau, premier martyr de la
révolution, assassiné prématurément le jour de la mort de Louis XVI, et celui
de Condorcet mort avant de monter à l’échafaud. Robespierre n’aura pas lui
aussi le temps d’imposer les idées de son ami Saint-Fargeau qui voulait qu’un
enfant, selon la tradition de Sparte, appartienne à l’état et non à ses
parents.
Les idées de Condorcet l’emportèrent… celles des JO
« citius, altius, fortius » ou la réussite des meilleurs. C’est cette
école-là qui est toujours la nôtre. De l’ancien Concours des bourses aux
concours d’entrée aux grandes écoles, des zéro pointés aux vingt commémorés,
c’est elle qui laisse sur la touche 140 000 élèves qui sortent tous les
ans sans qualification.
Saint-Fargeau représente le pendant de Cordorcet. On peut
lui rattacher la notion d’école obligatoire libre et gratuite qu’imposera près
d’un siècle plus tard Jules Ferry, la coopération prônée par Freinet, la notion de collège unique d’Haby, la
suppression des examens collectifs qu’on a connu à l’Université de Vincennes
dans les années 70, la lutte contre la constante macabre d’un Antibi
aujourd’hui.
Il faut
dire que ce cher marquis était aussi
pour la suppression des élites, seul moyen pour lui, de créer un ascenseur
social. Il faut reconnaître que les régimes qui s’y essayèrent (je pense ici à
Mao et sa Révolution culturelle et à d’autres plus atroces encore) échouèrent
tous. Toutefois reconnaissons que l’égalité des chances est comme Le lièvre et
la tortue, seule la ligne de départ est la même. Si nous naissons libre et
égaux en droits… c’est avec le premier cri que tout se complique.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire