Connaissez-vous l’indice de masse culturelle
nécessaire ? En 1945, la France est exsangue et en ce début des trente
glorieuses, elle est incapable de fournir aux entreprises un personnel suffisamment
qualifié et éduqué. L’économie manque d’ingénieurs, de cadres, d’employés qualifiés. Même à travers la
promotion interne, dans cette époque du self made man, il est impossible de
combler la demande. Il faut élever le niveau culturel de la population pour
rendre celle-ci apte à cette adaptation et aussi capable de fournir des
diplômés. L’état va donc répondre au besoin de l’économie : création des
bibliothèques municipales, des centres culturels, du livre de poche,
multiplication des universités, diversification des diplômes… L’indice de masse
culturelle de la population française va croître régulièrement jusqu’à
aujourd’hui. Mais à compter de 1973, il va croiser l’indice de besoin des entreprises en masse culturelle
qui lui croît bien moins vite. Les entreprises vont trouver alors sur le marché
un prolétariat surqualifié pour les tâches à entreprendre. Ce qui aura deux
conséquences : le ralentissement de la promotion interne et l’embauche
d’un personnel surqualifié pour des postes qui ne nécessitaient pas de
qualification aboutie. Si on recrute le facteur au niveau de la licence et la
caissière au niveau du bac… que faire des non diplômés, de ces 140 000 jeunes
qui sortent chaque année sans qualification. Ainsi a-t-on créé au XXI siècle un
sous prolétariat qu’il est impossible de résorber et que l’on gère à travers le
RSA, les aides sociales, les restaus du cœurs et bien d’autres associations.
Nous sommes bien dans le sujet car une bonne partie de
nos élèves à besoins particuliers vont constituer la masse des décrocheurs.
Souvenons-nous que si former un ingénieur coûte cher, ce sera toujours
infiniment moins que la gestion d’un chômeur de longue durée. Réf. Franck Lepage. Remue-méninges.
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