samedi 23 mars 2013

Osez le théâtre en classe !




Dans notre Académie de Besançon, j’invite toujours mes collègues stagiaires à suivre le stage du PAF « pratiques du théâtre en classe entière » et à lire Coups de théâtre en classe entière de Chantal Dulibine et Pascal Grosjean (SCEREN, 2004). Je les invite aussi à retourner au cirque ou plutôt à introduite le cirque au collège. C’est essentiel ! Les conclusions du Dr Quercia et des chercheurs sur lesquels il s’appuie, mais je pense aussi à la démarche autour du corps et du groupe de l’orthophoniste  Béatrice Sauvageot,  montrent  combien les dys n’ont pas seulement des « mots tordus » mais aussi « un corps tordus ». Pour me situer dans le domaine de notre didactique, nous avons souvent devant nous un public de kinesthésiques contrariés. Ce qui explique que –en dehors de ceux qui sombre dans un mutisme dépressif-  une grande partie souffre de troubles du comportement. D’autre part, il est impératif, que l’oral  soit présenté comme essentiel dans le métier d’élève et entre pour moitié dans les moyennes ! Un professeur d’anglais qui ne tiendrait pas compte de cet impératif ne laisse aucune chance à un dys de survivre à cette langue.
Pour revenir au théâtre –et je suis en cela les directives-, il est impossible de poursuivre sa simple étude littéraire : le théâtre n’est pas que de la littérature, mais un écrit de communication et de communion avant tout. Renvoyer la pratique du théâtre en dehors de la classe, dans des ateliers ou des clubs, c’est priver souvent, les élèves qui devraient s’en nourrir, de ce tuteur essentiel à leur réussite. Ne lisez plus le théâtre ! Osez le théâtre en classe pour tous les élèves ! Restez dans votre salle, placez les élèves en cercle tout autour et commencez par des exercices qui les feront bien rire et puis avancez, avec tous, dans la découverte des techniques : travaillez l’adresse (le regard), la posture et les déplacements, le rythme et  le volume de la voix, l’état et les sensations, les entrées et les sorties… ne craignez pas le joyeux charivari qui très vite se calmera, car chacun est placé en vis-à-vis des autres et ce n’est pas si facile.
Vous verrez combien les élèves quand ils seront confrontés au Prologue de l’Antigone d’Anouilh ou à la mise en chair de la Farce de Maître Pathelin trouveront leur part. Si vous n’hésitez pas  au travail en groupes vous pourrez leur faire découvrir le théâtre d’ombres ou le théâtre de marionnettes de papier… pour qu’ils puissent saisir toute la problématique de la mise en théâtre.   Quel bonheur ! Vous pouvez aussi faire appel à nos pauvres intermittents du spectacle qui seront heureux de collaborer dans le cadre d’un atelier qui concernera toute la classe. Le théâtre c’est obligatoire ! Mais du vrai théâtre ! Enfin, et je pense ici aux dys pour qui c’est vraiment si profitable, en particulier en 6e et 5e, pensez au cirque en collaboration avec les professeurs d’EPS. L’école du cirque devrait être utilisée par tous les dys pour les aider à retrouver leur équilibre. La difficulté scolaire est bien une question de déséquilibre, car la perte de confiance est une perte d’équilibre et trouver l’équilibre du corps, c’est retrouver celui de l’esprit. Ne nous contentons pas de jouer avec des mots, jonglons avec des balles !

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