samedi 23 mars 2013

Mise en place d'une procédure pour l'aide des élèves en difficulté



Les difficultés scolaires sont liées à des désordres somatiques, à des troubles de la personnalité, à des troubles spécifiques et à des retards. Le contexte socio-familial joue son rôle bien sûr, mais peut être masquant.
Tout projet de remédiation trouvera sa place dans le projet d’établissement et débutera la première année en 6e  pour s’inscrire dans la durée dans le cadre d’un suivi de cohorte. Il s’appuiera sur des indices qui en démontrent le besoin et devra obtenir l’adhésion du chef d’établissement. Il n’y a pas obligation à construire un projet d’équipe… même si c’est souhaitable. On peut être seul… si on ne s’enferme pas. Il faudra fixer des indices de réussite. Pour cela, on mettra en place une évaluation qui ne souffre pas de contestation (ROC…) et on sera attentif au dossier scolaire et aux relations avec les maîtres et les parents. Si l’on estime que le projet sort des clous, il est possible de déposer pour la première année une demande de Projet innovant puis si l’on s’engage sur 3 ans une demande d’expérimentation art. 34 qui permet d’avoir quelques moyens,  d’obtenir un suivi pédagogique et surtout d’être autorisé à déroger.
L’ordre des choses…
1.       La consultation des dossiers  scolaires, les capitales réunions de liaison CM2/6e, la définition de PPRE passerelle… vont permettre d’identifier nos élèves à besoins particuliers et en particulier de distinguer ceux qui ont un trouble identifié et une  remédiation installée (CMPP, orthophoniste, AVS, RASED…) et ceux qui ont un retard identifié  avec remédiation installée (RASED, CRE…) ou pas. Ce sera l’occasion d’étudier le parcours scolaire, les refus d’orientation, les situations familiales délicates. Précieuse aide à la constitution des classes.
2.       En début de 6e on passera des évaluations complémentaires (pour tous). Puisque les évaluations traditionnelles ont disparu on utilisera le -ROC (repérage orthographique collectif) pour  faire apparaître les suspicions de dyslexie, un test de lecture/compréhension classique (voir Bien lire au collège, ELSA…) qui sera reconductible, un test mnémonique, une évaluation plus générale (conscience morphosyntaxique) et si le collègue de maths est d’accord un repérage de la dyscalculie. On sera aussi très attentif aux premiers échos des collègues d’anglais. N’oubliez pas que les dys sont fâchés avec cette langue très peu transparente.
Action 1. On l’oublie souvent : vérifier d’urgence la vision et l’audition (otite séreuses tardives) des enfants qui présentent des difficultés.
Action 2. Dans le cadre d’une réunion parents-professeurs (avant Toussaint) où les parents auront été invités suite aux tests à compléter un questionnaire spécifique, vérifiez avec eux l’histoire de l’enfant, la prise de conscience et les moyens des parents d’y remédier… 

La suspicion de difficultés scolaires de ces élèves à besoins particuliers doit être traitée en 4 points :
a.       Si cela semble lié à un contexte socio-familial déficient :  faire appel à l’assistante sociale, aux aides spécifiques mises en place par les mairies (CRE) , à une aide individualisée définie par le collège. Prenez garde qu’un trouble (dys…) ne soit pas masqué par le contexte.
b.      Si vous soupçonnez un retard cognitif, informez la COP qui après accords des parents fera passer un WISK4 à l’enfant  ce qui permettra peut-être de faciliter l’orientation vers des structures plus adaptées (SEGPA, ULIS, UPI)
c.       Si un trouble spécifique du langage est soupçonné demandez aux parents son évaluation par une orthophoniste ou le médecin scolaire.
d.      S’il s’agit du soupçon d’autres troubles non détectées (dépression, précocité échouée, phobie), demandez aux parents de consulter le médecin scolaire ou passez par l’infirmière.

Le secret professionnel s’impose à tous ! L’autorisation et l’adhésion des parents sont obligatoires. Chacun doit faire preuve de bienveillance et d’empathie. Le médecin scolaire peut définir un PAI (Projet d’accueil individualisé) où il pose un diagnostic et dresse la liste des aménagements pédagogiques à prévoir (voir exemples de PAI). Ce même médecin pourra délivrer une demande d’aménagement des examens. Dans certains départements  on réunira l’équipe éducative (maître référent, médecin, PP…) pour délivrer un PPS (projet personnalisé de scolarisation) qui permettra par exemple d’obtenir une AVS (aide vie scolaire) ou une aide spécifique (ordinateur, reconnaissance vocale…) auprès de la MDPH. Certains enfants pourront être accueillis en hôpital de jour… Une équipe de suivi de scolarisation sera mise en place.
.              Le collège pourra définir par la suite un ou plusieurs PPRE (programme personnalisé de réussite éducative) qui permettront d’évaluer l’évolution d’un point particulier sur une courte période.

Le rôle de l’équipe pédagogique concernée par un enfant qui présente de tels troubles n’est pas de soigner. Nous devons simplement  créer des conditions favorables d’accueil où il n’aura pas l’impression qu’on lui enfonce la tête sous l’eau. On peut dire ce qui est et expliquer aux autres pourquoi il peut avoir un traitement spécifique (ne pas comptabiliser l’orthographe. Donner un tiers temps à l’examen sans jamais lui apprendre à s’en servir est un peu dommage. Si le professeur de français veut, pour les dys, se lancer dans l’orthopédagogie, comme je l’y invite, il pourra contribuer à la réussite de ces élèves tout en permettant la réussite de toute la classe.
Néanmoins un élève qui souffre de troubles du langage doit obligatoirement avoir des soins spécifiques. 

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