Les difficultés scolaires sont
liées à des désordres somatiques, à des troubles de la personnalité, à des
troubles spécifiques et à des retards. Le contexte socio-familial joue son rôle
bien sûr, mais peut être masquant.
Tout projet de remédiation trouvera
sa place dans le projet d’établissement et débutera la première année en 6e
pour s’inscrire dans la durée dans
le cadre d’un suivi de cohorte. Il s’appuiera sur des indices qui en démontrent
le besoin et devra obtenir l’adhésion du chef d’établissement. Il n’y a pas
obligation à construire un projet d’équipe… même si c’est souhaitable. On peut
être seul… si on ne s’enferme pas. Il faudra fixer des indices de réussite.
Pour cela, on mettra en place une évaluation qui ne souffre pas de contestation
(ROC…) et on sera attentif au dossier scolaire et aux relations avec les
maîtres et les parents. Si l’on estime que le projet sort des clous, il est
possible de déposer pour la première année une demande de Projet innovant puis
si l’on s’engage sur 3 ans une demande d’expérimentation art. 34 qui permet
d’avoir quelques moyens, d’obtenir un
suivi pédagogique et surtout d’être autorisé à déroger.
L’ordre des choses…
1. La
consultation des dossiers scolaires, les
capitales réunions de liaison CM2/6e, la définition de PPRE
passerelle… vont permettre d’identifier nos élèves à besoins particuliers et en
particulier de distinguer ceux qui ont un trouble identifié et une remédiation installée (CMPP, orthophoniste,
AVS, RASED…) et ceux qui ont un retard identifié avec remédiation
installée (RASED, CRE…) ou pas. Ce sera l’occasion d’étudier le parcours
scolaire, les refus d’orientation, les situations familiales délicates.
Précieuse aide à la constitution des classes.
2. En
début de 6e on passera des évaluations complémentaires (pour tous).
Puisque les évaluations traditionnelles ont disparu on utilisera le -ROC
(repérage orthographique collectif) pour
faire apparaître les suspicions de dyslexie, un test de
lecture/compréhension classique (voir Bien lire au collège, ELSA…) qui sera
reconductible, un test mnémonique, une évaluation plus générale (conscience
morphosyntaxique) et si le collègue de maths est d’accord un repérage de la
dyscalculie. On sera aussi très attentif aux premiers échos des collègues d’anglais.
N’oubliez pas que les dys sont fâchés avec cette langue très peu transparente.
Action 1. On
l’oublie souvent : vérifier d’urgence la vision et l’audition (otite
séreuses tardives) des enfants qui présentent des difficultés.
Action 2. Dans
le cadre d’une réunion parents-professeurs (avant Toussaint) où les parents
auront été invités suite aux tests à compléter un questionnaire spécifique,
vérifiez avec eux l’histoire de l’enfant, la prise de conscience et les moyens
des parents d’y remédier…
La suspicion de difficultés scolaires
de ces élèves à besoins particuliers doit être traitée en 4 points :
a.
Si cela
semble lié à un contexte socio-familial déficient : faire appel à l’assistante sociale, aux aides
spécifiques mises en place par les mairies (CRE) , à une aide individualisée
définie par le collège. Prenez garde qu’un trouble (dys…) ne soit pas masqué
par le contexte.
b.
Si vous
soupçonnez un retard cognitif, informez la COP qui après accords des parents
fera passer un WISK4 à l’enfant ce qui
permettra peut-être de faciliter l’orientation vers des structures plus
adaptées (SEGPA, ULIS, UPI)
c.
Si un trouble spécifique du langage est soupçonné
demandez aux parents son évaluation par une orthophoniste ou le médecin scolaire.
d.
S’il s’agit du soupçon d’autres troubles non
détectées (dépression, précocité échouée, phobie), demandez aux parents de
consulter le médecin scolaire ou passez par l’infirmière.
Le secret professionnel
s’impose à tous ! L’autorisation et l’adhésion des parents sont obligatoires. Chacun
doit faire preuve de bienveillance et d’empathie. Le médecin scolaire peut
définir un PAI (Projet d’accueil individualisé) où il pose un diagnostic et
dresse la liste des aménagements pédagogiques à prévoir (voir exemples de PAI).
Ce même médecin pourra délivrer une demande d’aménagement des examens. Dans
certains départements on réunira
l’équipe éducative (maître référent, médecin, PP…) pour délivrer un PPS (projet
personnalisé de scolarisation) qui permettra par exemple d’obtenir une AVS
(aide vie scolaire) ou une aide spécifique (ordinateur, reconnaissance vocale…)
auprès de la MDPH. Certains enfants pourront être accueillis en hôpital de
jour… Une équipe de suivi de scolarisation sera mise en place.
. Le
collège pourra définir par la suite un ou plusieurs PPRE (programme
personnalisé de réussite éducative) qui permettront d’évaluer l’évolution d’un
point particulier sur une courte période.
Le rôle de l’équipe
pédagogique concernée par un enfant qui présente de tels troubles n’est pas de
soigner. Nous devons simplement créer
des conditions favorables d’accueil où il n’aura pas l’impression qu’on lui
enfonce la tête sous l’eau. On peut dire ce qui est et expliquer aux autres
pourquoi il peut avoir un traitement spécifique (ne pas comptabiliser l’orthographe.
Donner un tiers temps à l’examen sans jamais lui apprendre à s’en servir est un
peu dommage. Si le professeur de français veut, pour les dys, se lancer dans
l’orthopédagogie, comme je l’y invite, il pourra contribuer à la réussite de
ces élèves tout en permettant la réussite de toute la classe.
Néanmoins un élève qui souffre
de troubles du langage doit obligatoirement avoir des soins spécifiques.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire